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Entre Mugla et Istanbul
28 août 2019

UBUESQUE OU KAFKAÏEN?

 

Ce voyage avait plutôt bien commencé: les événements redoutés ne s’étaient pas produits: le taxi était à l’heure pour nous prendre lundi matin et le TGV qui devait nous conduire à Charles de Gaulle n’avait ni retard ni problème de caténer! Le pied, quoi! 

Une fois à CDG, enregistrement hyper facile et hyper «  pro » des bagages: RAS; juste du temps pour enfourner un sandwich chez «  Paul » et faire les opérations administratives habituelles: passage au poste de Police, passage des barrières de sécurité électroniques: tout OK.

 

Un peu de musique au casque en attendant l’embarquement…. Mais, P! Il ne se fait pas, cet embarquement sur Atlas Global! Je vois tourner les minutes, puis les quarts d’heure qui s’enchaînent sans réponse à nos questions…

C’était d’autant plus insupportable que l’avion était sous «  nos » fenêtres et que l’on pouvait apercevoir le pilote et le copilote à bord, le couloir soufflet d’embarquement collé à l’avion.

Quelque 3/4 d’heure plus tard, on nous « somme » enfin d’embarquer, ce qui semble apaiser tout le monde…

L’apaisement ne durera que quelque temps.Il fait une chaleur infernale dans cette carlingue ( 38 degrés environ), pas de clim, des bruits d’essai de moteur et de « volets » à plusieurs reprises, des questions éludées maladroitement par l’équipage, des hôtesses qui distribuent de l’eau en boucle ( il y a des enfants en quasi déshydratation dans cet avion qui hurlent en crachant tout l’air de leurs poumons… et comme on a toujours du bol ( cf. Les voyages entre Delhi et Goa), on a la chance d’en avoir un juste à côté, trempé de sueur, hurlant et tapant des pieds!!!

Sa pauvre mère qu’on essaie d’aider en lui donnant de l’eau ne sait plus quoi faire de son rejeton; les hôtesses à qui elle a demandé «  215ml » ( sic) d’eau chaude pour le biberon l’ont oubliée: personne à l’horizon!

La température ambiante ne cesse de monter, à la fois dans les corps et dans les esprits: les corps commencent à bouger, à se lever, à déambuler, à aller à l’avant de l’avion pour obtenir des infos, une fois un Turc, une autre un Français, une autre un Anglais: mais que nenni! Ce P! D’équipage NE RÉPOND PAS! Pas étonnant que le pilote se soit adressé aux passagers dès l’embarquement avec cette voix si fluette et si inaudible qu’on aurait dit qu’il avait avalé son «  manche »: personne n’a compris dans quelle langue il s’était exprimé!

Ah, enfin une explication: «  il y aurait un tel trafic au-dessus d’Istanbul que cet avion qui a pris du retard ( c’est si peu de le dire!!!) n’aurait pas le droit d’atterrir là-bas! Ben, on nous prend pour des CONS!!!

Les échanges entre passagers se font de plus en plus  pressants: il est 18 h et l’avion devait décoller à 14.45!!!

Nous sommes tous en sueur! Et très énervés! Certains passagers, mi rassurés, mi goguenards, demandent même à ce qu’ils « ouvrent les   fenêtres »!

Et le manège continue, les «  gentilles » hôtesses qui nous prennent pour des cons nous disant que nous ferons le point dans 1/4 d’heure!

Le pilote a dû vraiment avaler son manche car il reste muet comme une carpe depuis deux heures: il fait 38 degrés, les enfants hurlent de plus belle, les Français et les Turcs échangent dans toutes les langues, trouvant ici et là des interprètes. 

La MUTINERIE est en place: on va éclater la porte!

Le «  pilote qui a avalé son manche » a dû donner des instructions silencieuses à son staff car, finalement, ils finissent par nous ouvrir la porte donnant sur le couloir accordéon qui relie l’avion à la salle d’embarquement: juste pour faire de l’air! Ben oui, il fait aussi 38 degrés dans ce couloir!

Les passagers commencent à ouvrir les coffres des bagages de cabine et à forcer le passage; nous décidons de sortir aussi avec notre bagage .
Et là, blocage à la porte d’embarquement que nous voulons passer à l’envers: «  les procédures, patati, patata!… ».
Deux passagers hyper énervés  ( pour une fois, il ne s’agissait pas de moi…) hurlent de nous ouvrir les portes sinon ils appellent la police: la compagnie résiste mais les hommes foutent des coups de pied dans les portes: au bout de cinq minutes, la compagnie cède! Nous voilà de retour au point zéro! Et sans avion. Il est 18h30 environ et nous avons un avion à prendre à Istanbul le lendemain en tout début d’après-midi pour Dalaman, dans le sud de la Turquie; point supplémentaire d’angoisse: nous atterrissons, quelle que soit la compagnie qui nous amène de Paris à Istanbul, au nouvel aéroport «  Havalimani » sur la rive européenne et nous prenons notre vol Istanbul - Dalaman à «  Sabiha Gökcen Airport », sur la rive asiatique d’Istanbul, situé à 138 km du premier; si vous n’avez jamais visité Istanbul, imaginez Paris en pleine heure de pointe un matin de semaine et vous aurez la réponse…
Voilà: première journée : Ubuesque ou Kafkaïenne??? La réponse au prochain numéro car je ne suis encore pas reposée de ces événements… À suivre…/…

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