ISTANBUL

Je n’ai rien écrit depuis notre départ de Palamutbükü… et pour cause! 

Être à Istanbul, c’est vivre «  autrement » pour nous car il y a «  mille » choses à voir et… des kilomètres à parcourir  à pied: (20 kms en deux jours!!!) et quand on sait qu’Istanbul est construite sur des collines qui descendent vers le Bosphore, on peut imaginer les dénivelés: les escaliers sont «  légion » ici; ils sont vertigineux, mais quelles vues et sensations l’on «éprouve ici!, en tram, en métro, en funiculaire.

…/… Le départ de Dalaman fut émouvant: les couleurs des côtes déchiquetées de cette région étaient, du sol et du ciel, d’une beauté à couper le souffle…

Le vol par Pegasus fut parfait ( professionnel, efficace: rien à dire). Il faisait quasiment nuit à notre arrivée et nous avons pris un «  taksi » jaune qui nous a amenés à Taksim ( le quartier de notre hôtel ) par les autoroutes, ponts à péages puis petites ruelles si bien décrites il y a plus de 100 ans par Gérard de Nerval; il faut dire que ce sont des champions de la conduite, ces chauffeurs de taxi: la pente et l’étroitesse des rues sont tellement accentuées parfois que l’on se demande comment il est possible de tourner dans une rue!!!

L’hôtel, à peine visible de l’extérieur nous réserve une chambre ( une suite...avec terrasse immense, la 502, avec vue plongeante sur le Bosphore): incroyablement magique! D’ailleurs, cette magie se communique rapidement quand on arrive à Istanbul :des odeurs, un peu comme celles de Delhi … et des sons propres à cette ville construite sur les collines où les sons se répercutent et s’additionnent: la circulation, les «  cornes » des navires sur le Bosphore…

La place TAKSIM, connue pour être un haut- lieu de la contestation étudiante, est à deux pas, l’avenue de l’Istiklal de même… 

…/… Il semble absolument impossible de résumer «  Istanbul » et ce qu’on y fait ou  ce qu’on y ressent tant cette mégapole est polymorphe, tout et son contraire… Chaque instant, chaque moment nous réserve son lot de surprises, d’émerveillement, de déstabilisation… Nous raconterons cela de vive voix; ce que nous pouvons écrire, c’est qu’ici se côtoient, dans les transports en commun ( que nous utilisons: le tram, le métro, le bus, le funiculaire), dans les cafés, dans la rue, dans un respect mutuel,  des gens  tout à fait  différents dans leur culture et leurs «  modus vivendi »; des filles en short et en petit top croisent les femmes couvertes, parfois voilées; des jeunes portant piercings côtoient des hommes plus traditionnellement vêtus, tandis que les muezzines scandent de leurs voix harmonieuses les sourates du Coran au milieu de tout ce monde disparate…dans tous les coins d’Istanbul, qu’il s’agisse des vieux quartiers ( Sultanhamet, Karakoy… ) ou des quartiers branchés tels que celui où se trouve notre hôtel ( Taksim…).
Ce qui est sûr, c’est que cette ville porte en elle une «  magie » décuplée par la lumière du Bosphore , par les vues plongeantes qu'elle offre, par les minarets qui surgissent au détour d'une rue... et par la vie grouillante sur ce détroit: des bateaux sans cesse en mouvement,  des gens sur les ponts, des gens sur les berges... C'est une ville qui ne dort jamais et qui se renouvelle d'instant en instant!

…/…

Je me contenterai donc de résumer, ou plutôt d’énumérer ce que nous avons fait durant ces quatre jours … afin de ne pas l’oublier moi-même tellement ce fut intense.
Nous avons marché quasiment 10 km par jour ( sans y inclure les déplacements en transport en commun: si vous allez à Istanbul, achetez la carte de transport «  ISTANBUL KARTI » qui sert partout et qu’il suffit de recharger: c’est génial! Elle s’achète aux stations ( c’est une borne automatique; nous l’avons achetée à KABATAS ( je n’ai pas la cédille mais il faut prononcer: KABATACHE).

…/…

MERCREDI 18 SEPTEMBRE

Sortie à Sultanhamet, Agia Sofia, Kapale Çarsi… Des couleurs, des parfums, des sensations incroyables… Le marché aux épices ... et visite d’un cimetière musulman où sont enterrés des Pachas et des Beys…

JEUDI 19 SEPTEMBRE

Lever 6h30 pour nous rendre à l’embarcadère de KABATAS où nous avons pris le ferry pour aller aux îles aux Princes, sur la Marmara. Deux heures de traversée ( j’adore! ) avec des arrêts sur les deux premières îles pour «  dépoter » une partie des voyageurs.

Arrivés sur l’île, nous nous sommes rendus au Monastère orthodoxe de Saint Georges, tout en haut de la colline, une partie faite en calèche ( c’est un véritable business), l’autre à pied: quel dénivelé!!!

Puis repos dans un petit café avant de reprendre le bateau en fin d’après-midi; ce voyage de retour nous a permis de «  saisir au vol » une jolie «  histoire d’amour » entre un jeune trentenaire hyper branché et une jeune femme voilée; ils avaient l’un envers l’autre une attitude amoureuse et tendre d’un couple qui se voit en cachette;  ils s’exprimaient en Anglais pour ne pas être compris des gens autour ( ben, nous on a quasi tout entendu…) J’avais bien compris qu’il s’agissait d’une histoire «  interdite » ou un truc du genre; je ne me suis pas trompée car , à l’avant -dernier arrêt, la jeune femme est descendue seule et le jeune homme est resté jusqu’au terminus…

VENDREDI 20 SEPTEMBRE

Istanbul est sous la pluie; le ciel est aussi gris qu’en Anjou un jour de pluie( !!!); l’air est humide, il fait froid!!!

Nous restons à l’hôtel le matin… Le midi, nous nous risquons à sortir; Eric a acheté deux Semsie  ( le premier S avec cédille: prononcer: Shemsiyé). Belle aubaine pour les vendeurs de parapluies. Puis nous déambulons dans le quartier Taksim pour atterrir dans un restau «  merdique »… un peu surfait et dont l’ambiance nous déplaît: des hommes et des femmes voilées fument la Chicha ( encore un truc qui m’étonne…) Bon, on restera juste le temps du déjeuner en jurant de ne plus y remettre les pieds ( nous expliquerons de vive voix)… Et nous nous arrêterons dans une salle de cinéma d’essai, plantée en «  underground », dans une galerie souterraine: quelle ambiance! Incroyable! Il y a un film en Français primé à Berlin: «  Synonymes »; formidable; nous nous engouffrons dans cette salle ( je suis frigorifiée; il fait froid dehors et j’ai les pieds trempés); le film est sous-titré en Turc! C’est génial; ça me permet de lire le Turc et d’associer les mots!)  Cerise sur le gâteau: la musique de présentation est celle qu’on nous joue aux 400 coups ( cinémas européens, etc…) Quelle sensation étrange! Le film lui-même est intéressant, pas passionnant…

Puis nous traînerons sur l’Istiklal où nous passerons un bon moment dans une librairie branchée qui vend de vieux bouquins dont certains en Français; Eric trouve deux livres de 1790 ( édition originale)  racontant les voyages de Monsieur de Ferrières- Sauveboeuf… Bon, le prix est prohibitif: 1200 euros; nous remettrons donc les deux livres en rayon.
Puis nous terminerons la soirée dans un petit bar où un chanteur joue de la guitare en criant en Turc son amour pour une belle… Sympa, ce bar.
La pluie a un peu cessé; nous rentrons par l’Istiklal et écoutons chanter un groupe de jeunes Kurdes qui chantent des chansons traditionnelles de chez eux car j’observe que les personnes qui se sont attroupées les reprennent en choeur: c’est magnifique!!! Quelle ambiance, ce quartier!

Il faut dire que la «  POLIS » est très, très présente partout à Istanbul; que ce soit près de Agia Sofia, au parc Gezi, sur l’Istiklal… il y a des «  spots » de police partout, parfois avec des engins lourds ( chars anti-émeutes, fusils d’assaut…) Le risque terroriste reste sans doute très présent ici.

SAMEDI 21 SEPTEMBRE

Aujourd’hui, grand ciel bleu; nous partons pour le quartier d’EYUP, celui de Pierre Loti; nous prenons le bus 55T qui nous conduit non loin du site puis terminons à pied: longue montée à travers un superbe cimetière où les «  minets » sont légion ( il y a des chats partout à Istanbul); j’adore cet endroit qui domine la " CORNE D'OR".

Une petite halte à la maison de Loti où nous prendrons un thé puis redescente et direction KARAKOY où Eric souhaite visiter e magnifique pont mobile où le métro circule: c’est un ouvrage d’art EXCEPTIONNEL, HORS NORMES par sa technicité et son ampleur! Il est aussi esthétiquement SUPERBE!!!

Nous passerons beaucoup de temps à «  l’inspecter », depuis le sol jusqu’en haut; puis petit arrêt dans un restau de poissons: daurade( hmmm! Excellente!!!) , promenade dans le quartier de Karakoy, destroy et génial!

Puis retour en métro; j’adore ces journées: aujourd’hui: 9,6 km à pied, 15466 pas et 16 étages montés( ah, ah, ah!!!)

P.S. PETITES ANECDOTES RIGOLOTES D'ERIC:

1- Pendant que nous déjeunions ( ce samedi à Karakoy...) (15h30 quand même) nous remarquons un type rondouillard habillé d’un T shirt arborant une chimère constituée d’une clef de mécanicien et d’un poireau. 
Ce bonhomme taquinant et bousculant les serveurs 
Je soupçonne qu' il s’agit du patrondu restaurant de poissons, ce que me confirme le serveur de notre table 
Le boss nous remarque et vient discuter avec nous. 
La conversation arrive rapidement sur le football .
Nous avons affaire à un supporter de Galatasaray (un peu notre PSG), et adversaire maudit du Fenerbaçe
Pour le taquiner beatrice s’empresse de nommer l’innommable Fernerbaçe (un peu notre OM)
Notre hôte s’empressant de nous dire qu il s’agit d’un club minable et, en désignant son serveur ,d’ajouter «  il y a même ce batard qui soutient Beşiktaş” ( Bon, Besiktas, c'est un club local( !!!) d'istanbul, enfin, de quartier, quoi!!!

Il me demande alors quel est notre club en France 
Nous bredouillons l’équipe de France,mais évidemment ce n’est pas ce qu’il attend.

Alors je dis Nantes 

Il connaissait mais apparemment c’est Monaco qui a sa préférence .

2-Levent et Metin nos amis de datça soutiennent Fernerbaçe qui est la commune voisine de Kadiköy où ils habitent .
Dès la première soirée et à peine arrivés chez eux lors des présentations Metin nous faisait observer que les perles des chaussons de leurs  petites filles avaient été changées aux couleurs de Fernerbaçe ...
En dérogation aux  couleurs traditionnelles pour de tels chaussons... 

C’est un jeu national!!!